Les utilisateurs d'appareils non reflex comme les Nikonos ou MotorMarine ont l'obligation d'utiliser une pige pour réaliser leurs prises de vue en macrophotographie. Pour peu que l'on sache les utiliser, ces piges permettent de cadrer le sujet avec une grande précision, tant en ce qui concerne la position du sujet dans l'image qu'en ce qui concerne la profondeur de champ dont dépend la netteté du sujet sur la photo.

 

 

Chaque pige est adaptée à un ensemble bague allonge (ou bonnette) + objectif. L'utilisation d'une pige non adaptée à la bague allonge ou à l'objectif sur lequel elle est montée a pour conséquence l'obtention d'une photo floue. Attention ! Lorsque l'on dispose de plusieurs bagues avec les piges correspondantes, il est facile de se tromper. Rien ne ressemble plus à une bague allonge 1/2 qu'une bague allonge 1/3 ! Comme pour la noyade du matériel, cela n'arrive pas qu'aux autres…

Bague allonge, bonnette et pige

La bague allonge est, schématiquement, un tube, métallique ou en plastique, se plaçant entre le boîtier et l'objectif (généralement 28 à 50 mm). Installée avant la mise à l'eau, elle ne peut donc pas être enlevée en cours de plongée. Si les bagues allonges ont l'avantage de préserver la qualité de l'objectif, l'augmentation du tirage fait par contre baisser la quantité de lumière arrivant sur la pellicule. Elles sont données pour un rapport déterminé : 1/3, 1/2 ou 1/1.

La bonnette macro consiste en une lentille qui se place le plus souvent devant l'objectif. Elle peut de ce fait être mise ne place et enlevée sous l'eau. Le rapport de grossissement est généralement inférieur à celui d'une bague allonge. La qualité de fabrication de la lentille (le matériau utilisé et son traitement) a un impact important sur la qualité optique de l'ensemble. Le prix est souvent bien supérieur à celui d'une bague allonge. La bonnette macro est la seule solution possible pour faire de la macro avec un appareil photographique à objectif fixe.

La pige est composée d'une tige (pour la distance) et d'un cadre (pour la surface de l'image). Elle se fixe soit sur l'appareil photo, soit sur la bague allonge. La pige est toujours fournie avec la bague allonge ou la bonnette qui lui est dédiée. Ses dimensions, longueur de la tige et surface du cadre, sont adaptées à un rapport de grossissement obtenu avec un objectif déterminé.

APPRENDRE A Utiliser la pige

La pige est utilisée avec un appareil non reflex. Il ne sert donc à rien de regarder par le viseur. Celui-ci est généralement calculé pour que l'effet de parallaxe soit nul à un mètre de distance. En macrophotographie, l'image obtenue dans le viseur est donc située largement au-dessus du sujet à photographier. Le photographe doit apprendre à composer son image avec une vision « externe » fortement décalée par rapport à la réalité.

La pige est un objet fragile et flexible. Il faut éviter les chocs et ne jamais s'en servir comme appui pour l'appareil. Sur les Nikonos la pige n'est pas fixée sur le corps de l'appareil mais sur la partie optique. Une trop forte pression ou un effet de levier important peuvent aller au-delà de la limite d'élasticité de la pige entraînant ainsi un décollement de l'ensemble optique avec pour conséquence un risque d'entrée d'eau.

La pige apparaît sur la photo

Deux causes possibles. Soit le photographe a positionné son appareil en lui faisant prendre appui avec la pige. Soit la pige est mal fixée. Celle-ci doit être solidaire de l'appareil photo et fermement fixé. Il ne faut pas hésiter à serrer fortement la vis de fixation (utiliser une pièce de 20 cts en guise de tournevis). Une pige mal fixer va bouger et se desserrer au risque d'apparaître sur la photo.

Connaître et matérialiser la surface utile du cadre

Pour déterminer la surface utile du cadre, fixez un papier calque sur les montants de celui-ci. Auparavant tracez sur le calque les contours théoriques de la surface couverte ainsi que des rectangles « concentriques » espacés de 5 mm. Après avoir comparé les photos réalisées avec le calque vous pouvez tracer des repères sur les montants du cadre.

Remarque pour l'utilisation du flash

Pour éviter que le cadre de la pige soit la cause d'une ombre portée, supprimer le montant de la pige du côté du flash.

Photographier avec une pige

Photographier des animaux mobiles ou craintifs

Avec ce type d'équipement la seule solution possible est la patience si ce n'est la chance. Le contact physique du sujet avec le matériel est quasiment inévitable. Les petits poissons, blennies ou gobies, ont un petit territoire dont ils ne s'éloignent jamais très loin et qu'is défendent avec vigueur. Repérez leur manége, soyez patient et faites vous accepter. Positionnez votre appareil photo à l'endroit voulu, attendez sans bouger et en limitant votre expiration. Au bout de quelques (souvent longues) minutes votre sujet, la curiosité aidant, viendra de lui même jouer les stars. Sachez alors déclencher au bon moment, celui-ci est bref. Pour photographier les vers à panache, serpules, spirographes, la technique est différente. Retenez votre respiration et approchez-vous très lentement, à contre courant, sans provoquer de remous. Vous n'aurez droit qu'à un seul essai.

Photographier des sujets difficilement accessibles

La base de la pige est parfois gênante pour l'approche du sujet. Il est dans ce cas possible de retourner l'appareil tête en bas et pige en haut. Il est aussi possible de basculer l'appareil latéralement. Dans ce cas, l'image sera sans doute différente de celle que votre œil a composé.

Qualité optique et profondeur de champ

Plus le diaphragme est fermé, plus la profondeur de champ est importante. Il est donc tentant de fermer celui-ci au maximum, d'autant plus que le flash apporte la lumière nécessaire. Il faut cependant savoir que la qualité des optiques n'est pas une linéaire et qu'elle se dégrade au-dessus de 11, notamment sur les bords. Or, en macrophotographie, le sujet occupe une surface importante de l'image. selon le sujet et l'utilisation qui sera faire de la photo, un compromis est donc a faire entre profondeur de champ et qualité optique.

Tableau de profondeur de champ

Diaphragme	Rapport 1/3	Rapport 1/2	Rapport 1/1
22 16 11 8 5.6 4 2.8	17.9 mm 13.0 mm 9.0 mm 6.5 mm 4.6 mm 3.3 mm 2.3 mm	8.8 mm 6.4 mm 4.4 mm 3.2 mm 2.2 mm 1.6 mm 1.1 mm	2.9 mm 2.1 mm 1.5 mm 1.1 mm 0.7 mm 0.5 mm 0.37 mm

Connaître et matérialiser la profondeur de champ

Pour déterminer la profondeur de champ, placez une règle graduée en diagonale au niveau du cadre de la pige. Prenez une photo Après développement vous pouvez voir les graduation nettes et celles qui sont floues et mesurer ainsi avec précision la profondeur de champ. Vous pouvez la matérialiser sur la pige à l'aide d'une marque blanche faite au tipex.

Éclairage au flash

Compte tenu de la proximité du sujet, un éclair de flash trop important, va provoquer une surexposition du sujet. Pour éviter ce phénomène deux solutions : si le flash le permet, diminuer la puissance du flash. Si le flash ne le permet pas, reculez le flash. En macrophotographie, le TTL procure généralement de bons résultats.

Atténuation des ombres

Sur un sujet présentant du relief ou situé très près du substrat, le flash, même adouci, provoque une ombre portée, souvent gênante et disgracieuse. Trois solutions sont possibles. La première consiste à positionner correctement le flash afin de limiter au maximum les ombres tout en obtenant un éclairage agréable tant par sa densité que par sa répartition sur l'ensemble du sujet. La seconde consiste à atténuer la quantité de lumière en l'utilisant d'un diffuseur, en diminuant de la puissance du flash, en éloignant le flash du sujet ou en utilisant un réflecteur placé face au flash, après le sujet. La troisième, plus onéreuse et plus technique, consiste à utiliser un second flash. Cette dernière solution est la plus utilisée par les photographes avertis.